Ma décision de courir mon premier marathon, celui de Paris, n’a pas été provoquée par un éventuel « esprit de compétition ». Il s’agit davantage pour moi d’un mix d’inconscience et de défi personnel : en serai-je capable ? quelles sont mes limites ? comment vais-je le vivre ? Sans compter que je suis sans cesse à la recherche de nouvelles expériences stimulantes ! J’ai toujours aimé me fixer de nouveaux objectifs, des challenges (physiques ou intellectuels) qui demandent efforts, travail, persévérance et détermination. Et si l’esprit de compétition n’est pas un moteur pour moi, le goût de la performance est très présent : tant qu’on y est, autant réaliser un chrono intéressant. |
La préparation
En janvier il fallait s’y mettre et j’étais loin d’être prête ! J’ai donc enchaîné les entraînements hebdomadaires de façon régulière et assidue. Un esprit de solidarité s’est créé et développé au fil de ces entrainements avec les membres de la SAM Paris 12 (mon club parisien du 12ème arrondissement) ; se sont ajoutés l’engouement, l’enthousiasme, l’excitation, et vers la fin un sentiment d’euphorie partagés avec mes collègues coureurs lors des sorties longues, des entrainements pistes et de la pasta party finale chez Thierry!
Mes accompagnateurs
J’ai eu la chance que quatre accompagnateurs (des volontaires de mon club de course à pied SAM Paris 12) me suivent et m’encouragent sur l’ensemble du parcours ; ils ont été aux petits soins avec moi et j’ai vraiment beaucoup apprécié ! J’ai parcouru les 20 premiers km avec mon collègue de préparation marathon Frédéric, et Pascal, son accompagnateur. Pascal (qui accompagnait Frédéric) et Alain (que j’ai retrouvé au 30ème km et qui a mené fièrement l’allure) m’ont mitraillée avec leur appareil-photos. Jean (qui m’a rejointe au 20ème) m’a régulièrement « approvisionnée » en eau, barres énergétiques et raisins secs aux moments adéquats (j’ai senti qu’il « savait ») et Christophe m’a guidée et motivée sur les tous derniers km.
La course
J’avais peur que le parcours me semble long, mais en fait non : il s’est même avéré fort agréable ; j’ai pu discuter avec mes accompagnateurs pendant l’essentiel de la course et j’en ai même oublié qu’il s’agissait d’un marathon !! Le seul élément perturbateur et pénible à mes yeux a été de devoir slalomer en permanence pour doubler les coureurs plus lents (apparemment comme moi mal positionnés par rapport à leurs objectifs d’arrivée) ainsi que ceux qui se sont arrêtés net de courir à partir du 35ème km environ (ça cela m’a impressionnée !)
J’ai eu la chance de ne pas trop souffrir physiquement, si ce n’est les (je suppose) « banales » douleurs aux jambes ressenties à partir du 25ème km, douleurs qui se sont cependant amplifiées jusqu’à devenir insupportables au 40ème !!
C’était drôle d’ailleurs après l’épreuve de voir les marathoniens en coupe-vent « bleu schtroumpf » essayer de descendre les marches des escaliers vers le métro : c’était « l’effet marathon » (à défaut de l’effet papillon) : impossible d’utiliser correctement ses jambes pendant les deux jours suivants !
Conclusion
Aujourd’hui, j’ai le « marathon blues »…
Puisque ces derniers mois tout mon être, mes pensées et mes efforts ont été focalisés sur la préparation de ce challenge, je dois maintenant trouver un second souffle et d’autres défis à relever… Et nous avons beau être des « warriors », nous sommes tout de même des êtres humains : cette semaine je ressens le contrecoup physique probablement dû à l’ensemble de la préparation intense de ces trois derniers mois : trois heures de sport par jour tous les jours de la semaine (course + fitness), régime alimentaire spécial (pâtes et riz complet, fruits secs, barres énergétiques, compléments alimentaires, spiruline, ginseng, maca du Pérou, gelée royale, maltodextrine, gatosport…), manque de sommeil et (autre style de) course permanente métro-RER-bureau-entrainements…
Il a été essentiel pour moi de ne pas me sentir sous pression ni de me faire violence : si tout s’est naturellement (bien) déroulé exactement comme je l’avais souhaité, c’est que j’avais tout orchestré avec calme et sérénité (tout en planifiant et en anticipant au max aussi bien sûr !!) ; et surtout : pas de prise de tête, l’objectif premier étant d’y prendre plaisir et de ne pas finir « sur les genoux » ; cela a été finalement le cas, et je suis fière d’avoir pu accélérer à partir du 33ème km !!
Mission accomplie donc : pour un premier marathon, je ne pouvais rêver de meilleures conditions pour courir ! Mise en appétit, j’y ai tellement pris goût que je pense au prochain qui sera probablement celui de La Rochelle, plus cool que celui de Paris (moins de participants), et naturellement, je me sens en confiance sur un parcours que je connaîs bien !
Je reprends une phrase de conclusion qui me plaît et que j’ai lue sur le site du Marathon de Paris : « Être marathonien change une vie ; celles et ceux qui passent sous la banderole ne seront plus jamais les mêmes : ils sont marathoniens ! »
A bientôt donc pour une prochaine expérience marathon ? Ou trail ?… Du moment qu’il s’agit d’endurance et de longue distance, je suis preneuse !!